21 Jul
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La convention de travaux est un outil encore méconnu des propriétaires comme des locataires. Pourtant, bien utilisée, elle permet de répondre à des situations concrètes : logement à rénover, locataire motivé souhaitant améliorer son cadre de vie, ou propriétaire n’ayant pas les moyens d’engager des travaux immédiatement.

Une convention de travaux locatifs doit respecter un cadre précis. Elle repose sur un accord écrit entre propriétaire et locataire, sans jamais être imposée, et ne peut pas concerner les obligations légales du propriétaire. 

Travaux contre loyer : un bon plan… à encadrer par écrit

La possibilité de conclure une convention de travaux est prévue par l’article 7 de la loi du 6 juillet 1989. Elle autorise un locataire à réaliser à sa charge certains travaux dans le logement en échange d’une réduction ou d’une suspension temporaire du loyer. Ce dispositif repose entièrement sur un accord amiable, et ne peut en aucun cas être imposé par le propriétaire. Il doit être formalisé par écrit :

  • Soit en remplissant les clauses prévues à cet effet dans le contrat de location au moment de sa signature ;
  • Soit en cours de bail sous la forme d’un avenant ou d’une annexe clairement datée et signée.

🎯 L’objectif ? Permettre au propriétaire de remettre plus rapidement en location un logement à rénover, ou à un locataire de bénéficier d’un cadre de vie amélioré, sans que cela ne passe par une hausse de loyer.

Quand faut-il le faire?

1️⃣ Le logement nécessite une rénovation

Un logement vétuste ou peu attractif peut être proposé à la location à condition que le locataire accepte de prendre en charge certains travaux d’amélioration (électricité, revêtements, sanitaires…). En contrepartie, le propriétaire accorde une réduction temporaire du loyer.

2️⃣ Le locataire veut améliorer le logement

Un locataire en place peut proposer de faire des travaux à ses frais pour gagner en confort (installer une cuisine équipée, refaire la salle d’eau…). Le propriétaire peut alors accepter une baisse de loyer équivalente à l’investissement.

Tableau des cas d’usage fréquents

✅ Ce que la convention doit contenir

Pour être valable, la convention doit être écrite, claire et détaillée. Elle doit préciser :

  • La nature précise des travaux ;
  • Leur coût estimé (avec devis ou estimation) ;
  • Le délai de réalisation ;
  • La réduction de loyer accordée ;
  • Le suivi des travaux (avec éventuels contrôles du bailleur) ;
  • Une clause précisant que les travaux sont aux risques du locataire.

  • L'idéal est de joindre des photos de l'état initial, des devis et un calendrier indicatif 

  • Ce qui est exclu de la convention

👉 Travaux d’entretien courant

Les réparations légères ou l'entretien usuel du logement sont déjà à la charge du locataire. Il ne peut donc pas réclamer une réduction de loyer pour avoir changé un joint, repeint un mur ou remplacé une ampoule.

👉 Travaux liés à la décence

Un logement doit être loué en bon état. Si le logement est indécent(chauffage inexistant, installation électrique dangereuse…), le propriétaire ne peut pas faire porter ces travaux au locataire. Il en reste responsable, même si le locataire est volontaire.

👉 Travaux de structure

Les travaux lourds ou nécessitant une autorisation administrative (permis de construire, déclaration préalable) sont également exclus, sauf dans des cas très encadrés.

Quelle compensation pour le locataire ?

La loi n’impose pas de forme particulière de compensation, mais celle-ci doit être clairement définie par écrit.

Réduction temporaire de loyer

C’est la solution la plus simple et la plus fréquente. Le loyer est réduit ou suspendu pendant quelques mois, en fonction du montant des travaux.

Remboursement direct

Le propriétaire peut choisir de rembourser les frais sur facture, ou d’accorder une participation partielle.

Réduction permanente du loyer

Plus rare, cette solution est envisageable si les travaux valorisent durablement le logement (isolation, aménagement de combles, etc.).

La compensation ne doit jamais excéder le cout réel des travaux et elle doit être justifiée par des éléments concrets : devis, factures, photos....

Conclusion : un dispositif à manier avec prudence

La convention de travaux est un levier intelligent pour remettre en location un bien à rafraîchir ou répondre à l’initiative d’un locataire impliqué. Mais elle ne s’improvise pas. Pour éviter les malentendus, chaque élément, nature des travaux, calendrier, compensation doit être clairement défini. Ce n’est qu’à cette condition qu’elle peut devenir un véritable partenariat gagnant-gagnant entre bailleur et locataire, sans mettre en péril les obligations légales de chacun.👉 Si elle est bien rédigée et équilibrée, la convention de travaux peut s’avérer avantageuse pour les deux parties. Mais elle doit toujours rester exceptionnelle, bien encadrée, et ne jamais masquer les obligations légales du propriétaire.